Digital

Cryptomonnaie : à quoi peut-on s’attendre en 2022 ?

Tandis que la majorité de la demande de cryptomonnaie est motivée par une promesse à long terme d’une nouvelle technologie, la demande la plus variable (dont l’entrée ou la sortie détermine le prix sur ce marché non liquide) envisage la crypto comme un actif “à risque”. C’est-à-dire, un actif pour lequel les investissements augmentent lorsque les utilisateurs sont prêts à prendre des risques, contrairement aux actifs « sans risque », comme l’or.

Avec le variant Omicron, il semble que nous soyons entrés dans un cycle “sans risque”, mais dans un monde où les économies et la finance ont été transformées depuis mars 2020 par une croissance monétaire sans précédent. La demande en crypto des investisseurs sensibles au risque va assurément diminuer tandis qu’elle va probablement augmenter chez les investisseurs pensant que nous entrons dans un nouveau modèle monétaire, où les investissements seront bénéfiques.

Par ailleurs, le Bitcoin va connaître une nouvelle vague d’acheteurs : les investisseurs institutionnels qui l’ont surveillé de près en 2021 compte tenu de ses sommets historiques. Beaucoup sont même allés plus loin et ont déjà élaboré des stratégies et sélectionné des prestataires de services.  La grande question est de savoir si les institutions qui sont entrées au quatrième trimestre de 2020 et au premier trimestre de 2021 (soit la majorité des nouveaux acheteurs institutionnels récents) vont décider de vendre à cette prochaine vague d’acheteurs. Si oui, alors la pression sur les prix sera atténuée, sachant que la nouvelle demande est compensée par les ventes. S’ ils ne le font pas, alors la pression sur les prix pourrait augmenter de manière significative étant donné que l’offre de bitcoins disponibles à l’achat est enregistrée à un niveau historiquement bas.

Concernant les protocoles DeFi en 2022, leur part financière deviendra moins pertinente, même si l’utilisation des contrats intelligents pour des actions décentralisées plus courantes viendra à se développer. Cette année, des discussions auront lieu autour des chaînes de type “Layer 1”, notamment pour savoir si elles sont suffisamment décentralisées pour être considérées comme une technologie, ou si au contraire, elles sont une plateforme qui peut être réglementée. Certaines “Layer 1” abandonnent la décentralisation en faveur de la bande passante : ainsi, elles ressemblent moins à une technologie neutre qu’à une plateforme centralisée, comme Meta (Facebook). Si les préoccupations des géants de la tech se tournent vers les blockchains, les “Layer 1” qui ne sont pas suffisamment décentralisées pourraient avoir besoin d’une politique de régulation.

Aujourd’hui, la course est lancée pour déterminer quelle sera la première entreprise à mettre en place “l’app store des cryptomonnaies” et donc la grande gagnante de 2022. En 2021, les options offertes aux consommateurs pour acheter des cryptomonnaies étaient plus nombreuses que jamais, les fintechs étant en concurrence avec les bourses de cryptomonnaies. Mais en 2021 également, la DeFi et les NFT ont démontré que l’on pouvait faire plus que de simples investissements avec les cryptomonnaies. Cependant, ces cas d’utilisation ne sont disponibles qu’en dehors des principaux services aux consommateurs. Le Web 2.0 a démontré que les plateformes étaient très appréciées des consommateurs, et cela continuera sûrement d’être le cas dans le Web 3.0. Actuellement, il n’y a pas de plateforme de cryptomonnaie qui dispose de gestion de la relation client et qui agrège les fournisseurs. En 2022, de nombreuses entreprises vont certainement tenter de construire cette plateforme, notamment Coinbase qui intègre déjà la DeFi et les NFT.

Mais est-ce que cela signifie que nous nous dirigeons à nouveau vers les zones fermées du Web 2.0 ? Pas tout à fait. Les plateformes Web 3.0 fonctionnent sur des protocoles ouverts : la blockchain. Cela ne signifie pas que les consommateurs changeront de fournisseurs puisque la concurrence a toujours été à portée de clic mais peu d’entre eux s’y engagent. La différence cette fois-ci est que toutes les nouvelles plateformes peuvent intégrer des fournisseurs en faisant appel à un contrat intelligent toujours ouvert et souvent standardisé, que les fournisseurs soient sur une plateforme existante ou non.

L’absence de contrainte des fournisseurs signifie que les plateformes de cryptomonnaie dédiées au grand public pourraient ressembler davantage à Uber, en mettant en relation les clients avec des contrats intelligents sur plusieurs plateformes, contrairement à une “app store”, où les fournisseurs doivent faire face à un coût élevé pour être présents sur de nombreuses plateformes. Lorsque toutes les plateformes proposent les mêmes fournisseurs, la grande gagnante est généralement celle qui offre les coûts les plus bas avec la meilleure expérience et qui réalise la meilleure campagne marketing. Ma dernière prédiction est donc que l’investissement record de Venture Capital (VC) dans les cryptomonnaies en 2021 sera certainement dépensé rapidement.

Aller à la source
Author: