L’IoT mesure l’affluence sur les plages du littoral aquitain
Avec le retour des beaux jours, de nombreux Bordelais prévoient de passer la journée à la plage. Seul bémol : si la mer est en théorie à 45 minutes de route, « le trajet peut prendre jusqu’à trois heures lors des périodes de forte fréquentation, le temps de traverser les bouchons et de trouver une place de stationnement », souligne Elise Couturier, directrice adjointe du GIP Littoral, structure de gouvernance sur les problématiques littorales de Nouvelle-Aquitaine. Pour gérer cette affluence à l’approche de la période estivale et maintenir une bonne qualité d’accueil sur les plages, le GIP a choisi d’utiliser l’IoT afin de mesurer en temps réel le taux de remplissage des parkings.
Ce besoin de gérer les fréquentations sur les axes routiers menant aux plages est récurrent et avait conduit le GIP à mener dès 2016 une expérimentation. « Nous avions installé des capteurs wifi pour compter les personnes sur la plage mais le résultat n’a pas été concluant », se rappelle Elise Couturier. Cette première expérience a permis au GIP de se rendre compte que la donnée essentielle pour résoudre sa problématique est liée au nombre de voitures. C’est donc vers la société Alyce, rencontrée lors d’un appel d’offres pour un autre projet, que le GIP s’est tourné. Son avantage : l’entreprise IoT est spécialisée dans le comptage, et peut qualifier si les véhicules garés sont des voitures, des camping-cars, des vélos, un bus, etc.
Un premier essai entre les deux partenaires a été réalisé entre juin et septembre 2021 sur un parking de 3 000 places de Lège-Cap Ferret. « Nous voulions d’abord vérifier que la technologie faisait ses preuves sans que l’on s’occupe de nombreuses questions techniques et sans suréquiper les sites », raconte Elise Couturier. Les équipes d’Alyce ont pris en main l’implantation de ses caméras de comptage. « Il n’y a pas de mobilier urbain sur les plages et il nous fallait un point haut entre quatre et six mètres de haut pour bénéficier d’un champ large sans élément qui leur masque la vision », explique Benoit Berthe, directeur recherche et développement chez Alyce. Les caméras, qui analysent les images en deep-learing en edge et communiquent en 4G, ont été installées à l’entrée du parking afin d’être raccordées au courant électrique.
Prédictif et typologie des véhicules
Les résultats de cette expérimentation, dont le coût s’est élevé à 28 000 euros, se sont révélés en accord avec les attentes du GIP. Les informations sur le taux d’occupation des parkings des plages ont été transmises en temps réel sur différents supports, à savoir le dashboard du GIP, sur le site de la commune et sur sa page Facebook. « Les Bordelais se rendent souvent aux mêmes plages et ne connaissent pas les autres situées un peu plus au nord. En les aiguillant vers celles ayant moins d’affluence, nous avons pu mesurer tout le potentiel de la solution », se réjouit Elise Couturier, qui élargit en cet été 2022 le dispositif à six implantations, sur trois communes (Carcans, Le Porge et Lège-Cap Ferret, ndlr). Avec une nouveauté : « Nous allons effectuer du prédictif sur le taux de remplissage des parkings dans les trois heures à venir pour que les visiteurs puissent anticiper leur venue », détaille Benoit Berthe. Le GIP va accroître ses communications auprès des habitants du littoral aquitain sur le projet dans l’objectif de réduire cet été les fréquentations de 5 à 10%.
Si le projet porte encore ses fruits, les perspectives sont prometteuses. Le GIP, c’est en effet 970 kilomètres de côtes. « Nous n’équiperons pas les parkings de toutes les plages, seulement ceux où la nécessité s’en fait ressentir », nuance Elise Couturier avant de songer à d’autres usages. Alyce couple en effet ses caméras avec des capteurs environnementaux, très demandés dans les collectivités. L’IoT pourrait également jouer un rôle dans le suivi de l’érosion, une problématique majeure sur le littoral aquitain.
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