Society 5.0 : Façonner la société intelligente de demain
Dès 2016, le Japon a lancé une initiative baptisée Society 5.0 en réponse aux défis sociaux et aux inégalités auxquels la société japonaise est confrontée, notamment le vieillissement de sa population.
Les solutions Alcatel-Lucent Enterprise (ALE) ont déjà fait leur preuve au sein de la municipalité d’Hokkaido afin de faciliter l’accès aux services de la ville pour les résidents les plus âgés. Ainsi avec plus de 11 000 téléphones connectés à l’interface Rainbow, ALE permet à ces personnes de rester informées en leur donnant accès à des informations locales, comme à l’annuaire des services publics, aux horaires des navettes pour la mobilité et aux actualités concernant la prévention de la criminalité.
Plus ambitieux qu’Industry 4.0, Society 5.0 utilise la technologie pour passer à la vitesse supérieure et brouiller la frontière entre cyberespace et espace physique.
Society 5.0 se veut être à la base de l’émergence des « sociétés super intelligentes » (super smart societies) dont l’objectif est de mettre en place un système socio-économique durable et inclusif, grâce à des technologies telles que l’intelligence artificielle (IA), l’internet des objets (IoT), la robotique et le big data.
Centré sur l’humain
La crise sanitaire mondiale a permis une ré-humanisation du monde. Elle nous a contraints à nous recentrer sur la communauté pour de nombreux aspects du quotidien. Alors que dans Industry 4.0, le progrès numérique était piloté par la technologie, c’est l’humain qui est au cœur du progrès dans le projet Society 5.0.
Cette approche centrée sur l’homme voit la technologie, la société et la nature fonctionner en harmonie et ce, dans le but d’assurer le développement économique tout en apportant des solutions aux défis sociaux.
Démarche inclusive
L’accès (ou le manque d’accès) aux technologies peut renforcer les inégalités sociales. Cette “fracture numérique » doit être comblée par les gouvernements et les institutions chargés des questions d’accessibilité numérique.
L’inclusion et l’accessibilité sont des aspects essentiels de notre activité de RSE, permettre l’accès à certaines opportunités en dépassant les limites géographiques entend réduire cette « fracture numérique » et faciliter l’utilisation de la technologie pour tous.
Par exemple, en Afrique du Sud, la ville de Tshwane a fourni un accès Wi-Fi gratuit à ses citoyens afin de permettre à ceux qui n’ont pas d’accès internet à domicile d’être plus autonomes, d’améliorer leurs connaissances en informatique et de stimuler la création d’emplois tout en réduisant la pression sur les services municipaux de la ville.
De même, au Pérou, des institutions gouvernementales déploient des solutions WLAN pour le Wi-Fi public qui permettront à 360 villages dans six zones rurales d’avoir une connexion fiable et de bénéficier de solutions d’apprentissage à distance.
L’inclusivité et l’équité sont des valeurs prévalentes dans Society 5.0. Les biens et services nécessaires y sont fournis aux personnes qui en ont besoin, au moment où elles en ont besoin. Il s’agit toutefois d’un exercice d’équilibriste !
La demande d’énergie augmente, mais nous devons également réduire nos émissions ; la demande de denrées alimentaires augmente, et nous devons en accroître la production ; la population vieillit, et nous devons limiter les coûts liés au vieillissement de la société. Ces exemples illustrent la corrélation qui lie le développement économique aux défis sociaux traités dans le cadre de Society 5.0.
Se donner les moyens de la réussite
Society 5.0 n’est pas abordée d’une seule et même manière. Chaque région a ses propres problématiques et des contraintes socio-économiques spécifiques à prendre en considération.
Cependant, les réseaux stratégiques, qui fournissent une bande passante élevée aux villes et à leurs périphéries, sont les catalyseurs de la numérisation, car c’est là la clé d’un monde entièrement connecté.
Dans le concept 5.0, les TIC se fondent sur un réseau multiservices autonome et sécurisé. Les réseaux métropolitains (MPLS) ont été largement déployés au cours des dernières décennies, mais il existe également des solutions plus récentes et plus rentables utilisant des réseaux d’entreprise avec SPB (Shortest Path Bridging).
Par exemple, la métropole française Metz Eurométropole a modernisé et simplifié la gestion de son infrastructure de réseau métropolitain existante en utilisant le SPB afin d’assurer la continuité des services essentiels et de développer de nouveaux services tels que la connexion Wi-Fi, la mobilité et le télétravail pour 3 000 agents et les visiteurs. Aujourd’hui, de nombreux services publics et environ 200 profils de postes utilisent ce réseau et les communications, dont plusieurs services essentiels comme la police municipale et le centre de vaccination, nécessitant un fonctionnement sans interruption.
Les technologies comme UCaaS, CCaaS et CPaaS permettent de connecter les citoyens et les salariés en leur ouvrant l’accès à des services connectés, facilitant ainsi leur vie quotidienne.
On peut citer par exemple les services Wi-Fi ou de télémédecine dans les zones reculées qui, jusqu’à présent, n’avaient pas d’accès à Internet. En se connectant aux hôpitaux via la télémédecine et en proposant des consultations à distance, des vies pourraient être sauvées. Il y a aussi l’apprentissage en ligne (e-learning), qui permet aux élèves en situation de handicap physique de suivre les cours depuis leur domicile. En ajoutant des services de localisation et de suivi des besoins, le nombre d’utilisation pourrait être multiplié de manière exponentielle.
Les entreprises en mode collaboratif
Les entreprises ont un rôle majeur à jouer dans le développement de Society 5.0, mais elles doivent adopter une approche collaborative. L’objectif est de créer de la valeur partagée, qui combine succès commercial pour les entreprises et avancées sociales pour les citoyens.
Les partenariats initiés entre les industries, les universités et les gouvernements vont participer à la construction de sociétés numériquement inclusives, à la création d’une économie plus forte et plus résiliente et surtout, à la formation de la main-d’œuvre de demain.
Toutes les parties prenantes doivent également s’engager en faveur du changement. Toute résistance étoufferait l’innovation nécessaire à un changement durable.
Développement durable
La notion de développement durable est essentielle à Society 5.0, elle est le mètre-étalon de son succès. Dans tous les secteurs d’activité, y compris les administrations publiques, les transports et la santé, chacun doit s’employer à utiliser des technologies de pointe tout en minimisant leur impact environnemental.
Depuis plus de 100 ans, Alcatel-Lucent Enterprise s’adapte aux nombreux changements technologiques, et nous sommes aujourd’hui plus que jamais tournés vers l’avenir. Avec des initiatives comme le programme GoGreen, ALE s’engage à protéger l’environnement et à assurer un avenir durable pour tous. En reconnaissance de cet engagement, ALE a d’ailleurs reçu la médaille d’argent du classement EcoVadis 2022.
Écologie de la communication
Aujourd’hui, les équipes de R&D d’Alcatel-Lucent Enterprise travaillent sur des solutions de communication et de collaboration pour soutenir la mise en œuvre du projet Society 5.0. La vision consiste à développer une « écologie de la communication » en utilisant notamment l’intelligence artificielle.
L’objectif est de canaliser le flux toujours croissant d’informations de plus en plus diversifiées, qui lie les individus d’une société ou d’une organisation à la sphère numérique par le biais de la contextualisation. Conscients des conséquences néfastes du stress que cela peut générer, ALE développe des méthodes pour réduire le volume d’informations à traiter et les burn-outs potentiels en découlant.
À un premier niveau, la contextualisation permet d’analyser en temps réel le contenu des informations en prenant en compte les interactions précédentes et ainsi obtenir une image globale de la situation actuelle et des objectifs visés. Dans le processus de contextualisation des informations, l’IA et le ML sont primordiales. Prenons l’exemple de la recherche du sigle LBS. Dans un contexte technologique, LBS signifie services basés sur la localisation (Location Based Services). Dans un contexte médical, pour un médecin, cela signifie “indice glycémique faible » (Low Blood Sugar) mais au Royaume-Uni, ce sigle correspond à une unité de poids, la livre. Comme le système est capable de tenir compte des situations particulières, il peut proposer à l’utilisateur une réponse bien plus adaptée. Recevoir l’information adéquate contribue à diminuer le stress de l’utilisateur, et à améliorer son bien-être au travail comme à la maison.
Comme seules les informations pertinentes sont stockées, et que l’on utilise des algorithmes conscients de la notion de consommation, utilisant moins de puissance de calcul, l’empreinte énergétique de ces systèmes s’en trouve considérablement réduite. L’IA et le ML consomment beaucoup d’énergie pour le calcul et le stockage, et si les développeurs d’outils IA se soucient des performances et du coût, ils ne prennent pas encore en compte la consommation énergétique des algorithmes utilisés.
Heureusement, certains d’entre eux travaillent déjà sur des applications capables de gérer automatiquement leur consommation d’énergie. Un premier exemple est la contextualisation qui réduit la consommation d’énergie en se focalisant automatiquement sur le bon sujet de recherche : Le recours à la contextualisation fournit de nouvelles analyses en temps réel, connues sous le nom de graphes sociaux, permettant de dresser un tableau précis de l’efficacité des politiques sociales, d’anticiper les tendances à venir et de corriger les inadéquations.
L’un des premiers axes de recherche développés par Alcatel-Lucent Enterprise concerne l’identification de la souffrance ou du harcèlement au travail. L' »écologie de la communication » est une approche holistique et auto-renforcée. Par exemple, la simplification des échanges entre humains et machines, jusqu’à leur terminologie et leur grammaire, rend ces échanges plus accessibles à une population diversifiée et nécessite moins d’énergie. Cela réduit la complexité des interactions et les coûts d’exploitation des dispositifs en les rendant plus abordables et plus sûrs.
L’écologie de la communication peut également être cartographiée à l’aide de graphiques (sociogrammes) qui permettent de visualiser des données, comme le nombre de personnes travaillant sur un projet donné, ou la charge de travail d’une équipe particulière. Ces données peuvent être analysées pour identifier plus facilement les personnes qui risquent d’être surchargées et plus exposées au stress, et permettent de prendre des mesures renseignées pour rectifier la situation et protéger le bien-être des employés.
Bon nombre des technologies nécessaires au développement de la Society 5.0, comme l’IoT, l’IA et la robotique, sont déjà là et ouvrent la voie vers l’avenir. Cependant, des réseaux fiables, de la collaboration, de la communication et, surtout, une réelle volonté de changement seront les ingrédients indispensables pour réaliser cette utopie numérique au maximum de son potentiel.
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