Noémie Ellezam-Danielo (Société Générale) : « 40% des acquisitions clients particuliers de la Société Générale se font en digital »
JDN. Quels principes guident le digital chez Société Générale ?

Noémie Ellezam-Danielo. C’est un sujet qui est clair et que nous avons réaffirmé auprès de nos investisseurs lors de la présentation de nos ambitions à 2025. Avec l’ESG, à savoir la prise en compte du développement durable dans nos stratégies, le digital est la deuxième priorité du groupe. Notre compas reste nos clients et il s’agit pour nous de trouver les usages les plus adaptés au quotidien. L’instantanéité, l’accessibilité, la personnalisation et la sécurité sont au cœur de nos développements technologiques.
Sur l’open banking, comment la Société Générale a-t-elle évolué depuis 2019 ?
L’open banking nous a aidé à effectuer la transformation digitale de nos métiers historiques à travers des partenariats et des investissements stratégiques. Un exemple de cela est notre plateforme digitale Mon Compagnon Retraite qui permet à nos clients de préparer leurs retraites à travers des guides financiers, juridiques ou fiscaux. Ce projet a été mené avec notre partenaire expert de la retraite Sapiendo. C’est une logique d’écosystème dans laquelle la SG s’associe avec des partenaires externes pour offrir des offres à 360. Un autre exemple, c’est l’acquisition récente de PayXpert qui est une solution de paiement pour e-commerçants. Il s’agit là encore pour le groupe de se doter d’une brique qui s’inscrit dans un parcours global que l’on souhaite offrir à nos clients entreprise et particulier.
Une autre façon de faire est d’amener certains de nos services à des clients nouveaux auxquels nous ne savions pas répondre. L’exemple de Treezor est celui d’une fintech qui nous a permis d’amener nos services de paiement et crédit à des clients digital native. Shine s’inscrit dans la même logique et montre la manière dont on s’appuie sur l’open banking.
Quelles sont les armes de la SG pour améliorer la personnalisation de l’expérience client ?
Le digital rend la banque accessible et décuple l’intensité de contact que l’on a avec nos clients. Ces contacts génèrent beaucoup de données et 70% de nos clients habituels utilisent des supports digitaux et se connectent à notre application plus d’une fois par jour.
« Nous espérons atteindre un volume de 45% de ventes 100% digitales d’ici 2025 »
Sur l’application et le web, le client ne cherche plus simplement à gérer ses comptes mais à acheter à travers un parcours digital. 28% de la vente de nos produits est réalisée digitalement de bout en bout, en comptant les chiffres de Boursorama. Nous espérons atteindre 45% de ventes 100% digitales d’ici 2025. Le digital nous permet de mieux connaître nos clients et d’adapter nos prix, nos offres et même notre ton. Cette intimité augmentée permet de prodiguer des conseils presque sur mesure. Nous avons désormais des offres de conseil digitales tant pour les entreprises que les particuliers.
Un exemple dans le secteur de la mobilité est intéressant dans cette utilisation de l’open banking pour créer des offres adaptées. Notre branche ALD, dont les clients sont essentiellement des professionnels et entreprises, développe des offres qui ont vocation à être utilisées par des particuliers. ALD a récemment lancé sa plateforme ALD Move qui s’adresse à ces utilisateurs finaux qui disposent de voitures de fonction et se soucient désormais de leur impact sur l’environnement. En partenariat avec l’entreprise Skipr dans laquelle nous avons investi, ALD offre la possibilité aux utilisateurs de convertir leur budget mobilité en un wallet associé à d’autres types de mobilité dont l’impact énergétique peut être piloté à travers la plateforme. Là où certains de nos clients ont besoin d’un leasing pour une voiture de fonction, d’autres n’en auront pas spécialement et c’est à la banque de savoir faire la différence.
Vous avez aussi des ambitions autour de la data.
C’est le deuxième engagement que la Société Générale a pris auprès de ses investisseurs. Le groupe ambitionne de générer 500 millions d’euros de valeur annuelle à partir de nos portefeuilles IA/Data à l’horizon 2025. Nous ne sommes plus dans une logique de compter les cas d’usage mais bien de nous appuyer sur la data pour adapter nos décisions opérationnelles et notre gestion des risques. Dans un monde digital, la data est le meilleur moyen d’offrir du sur-mesure. Par exemple, nos clients ayant besoin de simplicité ont besoin que l’on sache ce dont ils ont besoin et qu’on leur offre un parcours fluide. 40% de nos acquisitions de clients particuliers se font de façon digitale et 78% de nos clients entreprise utilisent nos supports digitaux une fois par jour.
Aller à la source
Author: